Ινστιτούτο Ανθρωπίνων Δικαιωμάτων των Ευρωπαίων Δικηγόρων (IDHAE) – Διεθνές Παρατηρητήριο των Δικαιωμάτων Υπεράσπισης και των παραβιάσεων των δικαιωμάτων των δικηγόρων
Ημέρα Δικηγόρων σε Κίνδυνο – 24 Ιανουαρίου 2018
Αιγύπτιοι Δικηγόροι σε κίνδυνο
Ahmed Seif el-Islam Hamad (1951-2014) – Διευθυντής του « Νομικού Κέντρου Hisham Mubarak » (HMLC)
Ένας από τους πατέρες του αιγυπτιακού κοινωνικού ακτιβισμού, o Ahmed Seif el-Islam Hamad (1951-2014), είχε καταδικαστεί σε 5 χρόνια φυλάκιση το 1983 επειδή ήταν μέλος κομμουνιστικής ομάδας η οποία εναντιωνόταν στον Μουμπάρακ και το καθεστώς του. Από το 1989, λίγο μετά την απελευθέρωσή του, αφιέρωσε τη ζωή του στην καταπολέμηση των βασανιστηρίων στην Αίγυπτο, επειδή βασανίστηκε όταν συνελήφθη.
Το 1999, ο Ahmed Seif el-Islam Hamad ίδρυσε το Νομικό Κέντρο Hisham Mubarak (HMLC) - το οποίο πήρε το όνομά του από τον Hisham Mubarak , Αιγύπτιο δικηγόρο ανθρωπίνων δικαιωμάτων.
Το HMLC παρέχει συμβουλές και υποστήριξη στα θύματα και τους επιζώντες βασανιστηρίων και άλλων παραβιάσεων των ανθρωπίνων δικαιωμάτων και συνεργάζεται με άλλες οργανώσεις της κοινωνίας των πολιτών για την κατάργηση των νόμων που υπονομεύουν τα ανθρώπινα δικαιώματα και αντιβαίνουν στις αρχές των ανθρωπίνων δικαιωμάτων που κατοχυρώνονται στο Σύνταγμα της Αιγύπτου.
Ο Ahmed Seif el-Islam Hamad συνελήφθη τέσσερις φορές καθ 'όλη τη διάρκεια της ζωής του, η τελευταία εκ των οποίων ήταν το 2011, στην αρχή της επανάστασης, όταν συνελήφθη στο γραφείο του. Παρ 'όλα αυτά, ολόκληρη η οικογένεια του Ahmed Seif el-Islam Hamad συμμετείχε ενεργά στην εξέγερση: η σύζυγός του, η Laila Soueif, καθηγήτρια πανεπιστημίου, ο γιος του ο Alaa Abdel Fatah και οι δύο κόρες του, Mona και Sanaa.
Ο Ahmed Seif el-Islam, πέθανε στην ηλικία των 63 ετών, στις 27 Αυγούστου 2014, μετά από χειρουργική επέμβαση στην καρδιά. Κανένα από τα παιδιά του δεν μπορούσε να βρίσκεται κοντά του στις τελευταίες του στιγμές: όλοι ήταν στη φυλακή την εποχή εκείνη για οργάνωση παράνομων διαδηλώσεων και συμμετοχή σε αυτές. Τίποτα δεν έχει αλλάξει πραγματικά στην Αίγυπτο. Πριν από τριάντα χρόνια, όταν γεννήθηκε η κόρη του η Mona το 1983, ο Ahmed Seif El-Islam βρισκόταν ο ίδιος στη φυλακή.
Παρακάτω παρατίθεται αυτούσιο τα κείμενο του IDHAE (Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens)
IDHAE L'Globebservatoire Mondial des Droits de la Défense et des violations des droits des avocats
Au secours des avocats depuis 1984
soutient – supports
Observatoire – Day of the Endangered Lawyer - 24 January 2018
Avocats Egyptiens en danger
PORTRAITS 1. Un précurseur *
Ahmed Seif el-Islam Hamad (1951-2014) - Le directeur du « Hisham Mubarak Law Center » (HMLC)
Ahmed Seif el-Islam Hamad est considéré comme un mentor par toute une génération d’avocats et d’activistes défenseurs des droits de l’homme.
Engagé dans le mouvement socialiste, Ahmed Seif el-Islam a commencé à être arrêté dans les années 1980. En 1983, il avait été arrêté et torturé par des agents du Service de renseignement de la sûreté de l'État pour son rôle au sein du mouvement d’opposition communiste à Moubarak. Après qu’il eut été condamné à cinq ans d’emprisonnement, le régime lui a offert de choisir l’exil, pour se débarrasser de lui. Mais, il a préféré purger sa peine de prison jusqu’au bout plutôt que de quitter son pays. Il a terminé ses études de droit en prison. Après avoir recouvré la liberté, en 1989, Ahmed Seif el-Islam a consacré son existence à la lutte contre la torture en Égypte.
C’est pour cela qu’il a fondé, en 1999, avec d’autres avocats, le Hisham Mubarak Law Center (HMLC), le « Centre de Droit Hisham Moubarak», ainsi nommé en l'honneur d'Hisham Mubarak, un avocat égyptien spécialisé dans les droits de l'homme. Aujourd’hui encore, le Centre réunit des avocats essentiellement bénévoles, pour aider les victimes d’atteintes aux droits de l’homme et propose des conseils et d'autres formes de soutien aux victimes de torture et d'autres atteintes aux droits fondamentaux. Il travaille avec d'autres organisations de la société civile pour obtenir l'abrogation des lois contraires aux droits fondamentaux.
Ahmed Seif el-Islam a été, en 2004, le principal leader de la campagne des militants et intellectuels égyptiens appelant à des élections directes et une limite au nombre de mandats présidentiels, ainsi qu’à une abrogation des lois d'urgence.
En tant qu’avocat, il est intervenu dans les principales affaires de droits de l’homme qu’a connu l’Egypte des années 90 à 2011 : la défense des homosexuels du Queen Boat, accusés de « pratique de la débauche », en 2001. La défense de Karim Amer, le premier blogueur égyptien condamné à quatre ans d'emprisonnement en 2006 pour ses écrits critiques à l'égard du président égyptien et de l'islam, La défense des personnes inculpées de terrorisme, après les attentats d’octobre 2004 à Taba et dans la péninsule du Sinaï. Il fut aussi l'un des avocats de la défense des manifestants jugés par la Cour suprême de sûreté de l'État à Tanta, apr-s les manifestations du 6 avril 2008 en faveur du mouvement social, dans la ville de Mahalla. La plupart de ces affaires avaient un point commun : les éléments à charge étaient des « aveux », extorqués selon les prévenus sous la torture alors qu'ils étaient placés au secret durant leur détention.
Depuis sa création, et aujourd’hui encore, le Centre n’a jamais cessé d’être inquiété par le pouvoir, et Ahmed Seif al Islam connaîtra à plusieurs reprises les affres des geôles égyptiennes En 2010, il a dû comparaître devant la Cour Criminelle de Khalifeh en compagnie de Gamal Eid, directeur du Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme (ANHRI) pour "insulte", "diffamation", et "abus du service Internet".
Dès le début des manifestations populaires de 2011, le Centre fut l’un des premiers visés par le régime agonisant parce qu'il tentait d'organiser la défense juridique pour les manifestants interpellés. Ahmed Seif el-Islam ainsi que neuf autres avocats et des membres d'ONG, dont Khaled Ali, ont été arrêtés par la police militaire dans les bureaux du Centre Hisham Mubarak. Les bureaux du HMLC et du Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux ont été perquisitionnés et leur matériel a été confisqué. Ahmed Seif el-Islam a été détenu pendant deux jours sous la garde de l'intelligence militaire égyptienne, dès sa libération il s’est rendu place Tahrir pour aider les organisateurs de l'insurrection.
Toute la famille Seif participait alors à la révolte. Sa femme Laila Soueif, professeur de mathématiques à l'Université du Caire, a organisé des marches à travers le centre-ville et mis en place un lit de camp sur la place Tahrir. Sa fille Mona Seif, 24 ans, fondatrice de la campagne « Non aux tribunaux militaires pour les civils », n’a cessé de publier des informations sur Twitter depuis son campement. Sa plus jeune fille. Sanaa, 17 ans, a compilé les images vidéos pour un documentaire sur le soulèvement de la place Tahrir.
Après avoir passé sa vie à combattre l’injustice, Ahmed Seif el-Islam est mort, à 63 ans, le 27 août 2014, dans un hôpital du Caire des complications d’une opération à cœur ouvert, après être demeuré plusieurs jours dans le coma. Ironies ou cruautés de l’histoire, de même qu’il était en prison quand sa fille Mona était née, en 1983, Ahmed Seif el-Islam a rendu son dernier souffle, trente ans plus tard, alors que deux de ses enfants, Alaa Abdel Fattah et Sanaa, étaient emprisonnés pour appel ou participation à des manifestations interdites.
One of the father figures of Egyptian social activism, Ahmed Seif el-Islam Hamad (1951-2014), was sentenced to spend 5 years in prison in 1983 because he was part of a communist group opposing Mubarak and his regime. In 1989, soon after he was released, because he was tortured when arrested, he has dedicated his life to the fight against torture in Egypt.
In 1999, Ahmed Seif el-Islam Hamad founded the Hisham Mubarak Law Centre (HMLC) - named after Hisham Mubarak, an Egyptian human rights lawyer.
The HMLC provides advice and other support to victims and survivors of torture and other human rights violations and works with other civil society organizations to achieve the abolition of laws which undermine human rights and contradict the human rights principles enshrined in Egypt’s Constitution.
Ahmed Seif el-Islam Hamad was arrested four times throughout his life, , the last of which was in 2011, at the beginning of the revolution, when he was arrested from his office. Nevetheless the whole family of Ahmed Seif el-Islam Hamad plunged headlong into the uprising : his wife, Laila Soueif, a university professor, his son Alaa Abdel Fatah and his two daughter, Mona and Sanaa,
Ahmed Seif el-Islam, died aged 63, on August 27, 2014, following heart surgery. Neither of his children could be at their father's deathbed: all were in jail at that time for organizing or participating unauthorized protests. Nothing has really changed in Egypt. Thirty years ago, when her daughter Mona was born in 1983, Ahmed Seif El-Islam was himself imprisoned
(*Texte extrait du Supplément spécial 2018 de « Ces Avocats persécutés dans le monde » consacré à la « Journée de l’avocat en Danger »).